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Pilules contraceptives : les contre-indications ?

24/03/2019 à 22:25
Rédigé par Arel ZANNOU, DIS-MOI DOC/ SANTE MAGAZINE


Pilules contraceptives : quelles sont les contre-indications ?

Toutes les pilules contraceptives comportent des risques ou des contre-indications. Elles restent des médicaments et demandent un suivi médical sérieux. Certaines situations ne sont pas compatibles avec la prise d'une pilule combinée.

La mise en cause récente des pilules de dernière génération
dans la survenue d'accidents thrombo-emboliques a rappelé à de nombreuses femmes que ce mode de contraception reste un médicament. Une réalité que la banalité de leur usage avait fait quelque peu oublier.

«  Les hormones que la pilule contient lui confèrent son efficacité, mais ont aussi des effets secondaires, en particulier les œstrogènes, qui les contre-indiquent chez certaines femmes  »,rappelle le Dr Brigitte Raccah-Tebeka, gynécologue endocrinologue à l’hôpital Robert-Debré (Paris).

Les œstrogènes modifient la coagulation du sang
Parce qu’ils modifient la coagulation du sang, les œstrogènes, présents dans les pilules combinées (avec œstrogènes et progestatifs), mais aussi dans le patch ou l’anneau contraceptif, peuvent favoriser la formation d’un caillot dans une veine (accident thrombo-embolique). D’où un risque de phlébite (la veine se bouche) ou d’embolie pulmonaire si un fragment du caillot se détache et migre jusqu’au poumon.
«  Ce risque est multiplié par deux, voire jusqu’à cinq, surtout la première année et avec les pilules les plus récentes. Il reste très faible, 20 à 40 cas pour 100 000 femmes, rassure le Dr Raccah-Tebeka.Le problème se pose chez celles qui ont une prédisposition à ces maladies, car le risque est alors plus grand.  »

Prudence sur les risques de phlébite
S’il y a eu des cas de phlébite dans la famille ayant touché une ou plusieurs personnes de moins de 50 ans, il est important de le signaler au gynécologue qui pourra prescrire un bilan de l’hémostase(numération des plaquettes dans le sang et dosages de facteurs de coagulation, de protéines influençant la coagulation et de certaines mutations génétiques). «  Si ce bilan confirme une coagulation normale, la patiente pourra prendre la pilule combinée, à condition d’accepter au moins une consultation et un bilan sanguin annuels.  » En revanche, si le bilan révèle un trouble de la coagulation, elle sera orientée vers une contraception sans œstrogènes : pilule microprogestative, implant ou stérilet. Quant aux femmes qui ont fait une phlébite ou une embolie pulmonaire, elles sont définitivement interdites d’œstrogènes et, tant qu’elles sont sous anticoagulants, de progestatifs.

Les facteurs de risque cardiovasculaire sont majorés
Autre effet indésirable des œstrogènes : ils peuvent augmenter légèrement les triglycérides et le mauvais cholestérol sanguins, la glycémie, ainsi que la tension artérielle. «  Il faut en tenir compte si la femme présente déjà un facteur de risque cardiovasculaire, comme un diabète, une hypertension, une hypercholestérolémie ou un surpoids.  » Elle devra alors se tourner vers une contraception progestative seule ou un stérilet.

Pilule + tabac = duo explosif dès 35 ans

Le couple pilule et tabac est si “explosif” qu’il oblige à faire un choix : «  A partir de 35 ans, une femme sous pilule combinée qui fume plus de cinq cigarettes par jour accumule trois risques cardiovasculaires qui se potentialisent entre eux : celui lié à son âge, celui lié aux œstrogènes et celui lié au tabac. Et, quitte à trancher, je pense qu’il vaut mieux que ce soit en faveur de la pilule que du tabac.  » C’est ce qu’a fait Stéphanie, qui vient d’atteindre l’âge charnière : «  L’initiative vient de moi. Mais je m’étonne que mon gynéco ne m’ait jamais mise en garde alors qu’il savait que je fumais...  » Le Dr Bérengère Arnal, gynécologue, constate de son côté que « les femmes et les jeunes filles ont elles-mêmes quelques problèmes de surdité quand on leur parle de la dangerosité de cette association qui augmente le risque artériel  ». La situation est un peu différente en cas de cancer du sein ou de l’utérus car les femmes n’ont pas le choix : elles doivent interrompre définitivement toute contraception hormonale quelle qu’elle soit.

Les autres contre-indications à la prise d'une pilule combinée
• Alitement ou immobilisation prolongés d’un membre ; • Post-partum ; • Migraines intenses accompagnées de signes neurologiques (troubles visuels, paralysie d’une main ou du visage, difficulté à parler…) ; • Maladies graves du foie ; • Insuffisance rénale sévère ou aiguë ; • Lupus, méningiome cérébral.

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