Actualité

L'ENDOMETRIOSE, la tueuse silencieuse

30/03/2019 à 20:44
Rédigé par Arel ZANNOU, DIS-MOI DOC


Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie chronique généralement récidivante
L’endomètre est le tissu qui tapisse l’utérus. Sous l’effet des hormones (oestrogènes), au cours du cycle, l’endomètre s’épaissit en vue d’une potentielle grossesse, et s’il n’y a pas fécondation, il se désagrège et saigne. Ce sont les règles. Chez la femme qui a de l’endométriose des cellules vont remonter et migrer via les trompes. Le tissu semblable au tissu endométrial qui se développe hors de l’utérus provoque alors des lésions, des adhérences et des kystes ovariens, (endométriomes) dans les organes colonisés. Cette colonisation, si elle a principalement lieu sur les organes génitaux et le péritoine peut fréquemment s’étendre aux appareils urinaire, digestif, et plus rarement pulmonaire.

La théorie de la grossesse qui guérit
Elle est également mise en cause. En fait, il semble plus réaliste de considérer que la grossesse ne “guérit” pas l’endométriose, mais l’améliore notablement ou préserve d’une dégradation de la situation, offrant une période de rémission. Du fait du bouleversement hormonal, il n’est pas rare de constater une reprise des symptômes après le retour de couches.

Qui est concerné par l’endométriose ?

Elle touche 1 femme sur 10, en âge de procréer.
Potentiellement, toutes les femmes réglées. Il n’est pas rare aujourd’hui de voir de très jeunes femmes atteintes par cette maladie. Et lorsqu’on les interroge, la plupart des femmes atteintes sévèrement par cette maladie se plaignent d’avoir souffert depuis la puberté de douleurs gynécologiques violentes sans que le médecin ait évoqué une possible endométriose. Il existe également des cas de femmes ménopausées ou opérées par hystérectomie et ovariectomie qui continuent à souffrir d’endométriose, notamment à cause des traitements hormonaux de susbstitution. Aujourd’hui, l’endométriose est diagnostiquée, souvent par hasard, avec un retard moyen de cinq années, durant lesquelles la maladie a eu le temps de causer des dommages notables à différents organes. Les médecins spécialistes de l’endométriose s’accordent à dire que la maladie toucherait 1 femme sur 10. Ce chiffre concerne les femmes pour qui le diagnostic a été posé. Il est donc probable que l’endométriose touche plus de femmes encore.

Quels sont les symptômes de l’endométriose ?

- Règles douloureuses (dysménorrhée), - Douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), - Douleurs pelviennes fréquentes, - Défécation douloureuse, - Difficulté pour uriner (dysurie), - Douleurs lombaires, abdominales (ombilicales …), - Douleurs pelviennes ou lombaires pouvant irradier jusque dans la jambe (cruralgie), - Inferilité - Troubles digestifs : diarrhées ou constipation - Troubles urinaires : Brûlure urinaire, sang dans les urines, mictions fréquentes. - Fatigue chronique : Impactant la qualité de vie.

Comment diagnostiquer l’endométriose ?

Le diagnostic de l’endométriose est complexe car la maladie revêt des formes variées. L’interrogatoire de la patiente par le médecin, gynécologue ou généraliste doit pouvoir orienter le diagnostic : douleurs pendant les règles, pendant les rapports sexuels, troubles digestifs, urinaires, saignements anarchiques, douleurs à la marche … Cet interrogatoire amènera le médecin à prescrire différents examens. La liste présentée ci-dessous n’est pas exhaustive, votre médecin pourra vous prescrire d’autres examens s’il le juge nécessaire. - Echographie /Echographie pelvienne - IRM - Hystérographie ou Hystérosalpingographie - Echographie endorectale - Coloscanner à l’air, - Coloscopie virtuelle, - Uroscanner - Cœlioscopie (ou laparoscopie) - Laparotomie (ou laparatomie)

Quels sont les principaux traitements de l’endométriose ?

Il n’existe pas aujourd’hui de traitements définitifs de l’endométriose, même si la chirurgie et l’hormonothérapie peuvent endiguer l’évolution de cette maladie durant plusieurs mois ou années selon les cas. Si dans de rares cas d’endométriose à un stade infime, une femme peut vivre sans aucun traitement particulier, la plupart du temps un suivi médical à vie est nécessaire. L’endométriose diminue et disparaît généralement après la ménopause, mais doit tout de même être surveillée surtout quand des traitements hormonaux de substitution sont mis en place à la ménopause.

Le traitement hormonal pour empêcher la survenue des règles
L’endométriose est une maladie hormono dépendante… il convient donc de priver l’organisme de l’hormone qui va nourrir les cellules : l’oestrogène. Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent pour dire que le traitement de base consiste à empêcher la survenue des règles (rappelons que les lésions d’endométrioses disséminées sur les organes vont saigner et créer de micros hémorragies en même temps que les règles). Ainsi, donner une pilule en continu ou poser un stérilet libérant des hormones permet à certaines femmes de ne plus souffrir et de vivre normalement.

La cure de ménopause artificielle
Lorsque cela ne suffit pas, il convient de faire d’entamer des cures de ménopause artificielle (injection d’analogues de la GN-Rh) plus ou moins longues que l’on prendra soin de doubler d’une “add back therapy” pour pallier les effets secondaires liés à la ménopause (douleurs osseuses, bouffées de chaleur, sécheresse de la peau…). Il s’agit de réintroduire un peu d’oestrogène, sous contrôle médical, pour éviter une privation trop brutale pour l’organisme.

Le traitement chirurgical de l’endométriose
Enfin, le traitement peut être chirurgical si la femme n’est pas soulagée. Cela sera décidé en concertation avec l’équipe médicale, au regard de ce que vit la patiente au quotidien, de ses antécédents et au vu de son désir de grossesse.